(3 février 2020)
Depuis 20 ans, la population de Crolles oscille entre 8 200 et 8 400 habitants, les effectifs des écoles diminuent et le nombre des plus de 60 ans augmente. La construction de nouveaux logements est un outil essentiel pour rééquilibrer les différentes classes d’âge.
NB : les chiffres cités dans cet article sont issus de l’analyse des besoins sociaux de Crolles publiée à l’automne 2019 (cliquez ici pour télécharger le dossier)
et
d’une communication aux parents d’élèves de la maternelle des Charmanches, en janvier 2020. (cliquez ici pour télécharger le dossier)
Comment la population de Crolles peut-elle stagner alors qu’on voit régulièrement sortir de terre de nouveaux logements ? Simple : la taille des ménages diminue… En 1968, un ménage crollois « moyen » comptait 3,3 personnes. En 2015, ce chiffre était descendu à 2,5 personnes ! Les divorces, les familles monoparentales, les enfants qui grandissent et prennent leur envol expliquent cette évolution, d’ailleurs observée partout en France.
Écoles : 1200 élèves en 2001, 845 aujourd’hui
Et comme les prix de l’immobilier sont très élevés, on voit arriver peu de jeunes adultes susceptibles d’avoir des enfants et d’inverser cette tendance. Crolles compte seulement 3% de 25-29 ans, contre 6,2% pour l’ensemble de la France.
Evolution des effectifs scolaires
Les effectifs des écoles maternelles et primaires confirment ce constat. En 2001-2002, ils atteignaient le niveau record de 1211 élèves. Puis ils sont repassés sous les 1000 élèves en 2007-2008, sous les 900 en 2013-2014. Pour l’année scolaire en cours, nous sommes à 845 élèves, chiffre le plus bas depuis plus de 20 ans. Sur les 51 salles de classe des quatre groupes scolaires, 17 sont inoccupées.
Habitants de 60 ans et plus : 23% de la population
A l’inverse, les plus de 60 ans représentent désormais 23% des Crollois et leur nombre augmente de 5,5% par an. Ils ont en majorité de 60 à 74 ans et sont donc plutôt en bonne santé. Mais dans 10 ou 15 ans, il faudra gérer des questions complexes de dépendance, de maintien à domicile, de services de soins, d’hébergements spécialisés, etc.
« Voilà pourquoi nous voulons continuer à construire à Crolles, explique Anne-Françoise Hyvrard, tête de liste de Crolles 2020. Nous voulons au minimum stabiliser la population de la ville et corriger ce déséquilibre entre enfants et personnes âgées. »
Accueillir davantage les salariés des entreprises crolloises
On peut y ajouter une autre raison : Crolles est une des rares communes en France à compter plus d’emplois (9 000) que d’habitants (8 400), ce qui occasionne matin et soir un important trafic automobile. Si davantage de salariés d’entreprises crolloises arrivent à se loger sur place, le nombre de voitures diminuera, de même que la pollution atmosphérique.
« Faire l’autruche et dire aux gens d’aller habiter ailleurs, c’est manquer d’esprit de responsabilité, estime Anne-Françoise Hyvrard. Ces emplois sont une richesse pour Crolles, nous devons accepter qu’ils nous imposent certaines obligations. »
Le mythe de « l’urbanisation à grande échelle »
Construire, donc. Mais à quel rythme ? À en croire l’une des listes en course pour les prochaines municipales, Crolles aurait relancé une politique « d’urbanisation à grande échelle ». En réalité, environ 60 nouveaux logements sortent de terre chaque année, soit 150 habitants supplémentaires (60 x 2,5 personnes par logement).
Cette même liste souhaite plafonner la population de Crolles à 10 000 habitants, soit 1600 de plus qu’aujourd’hui. Or, au rythme actuel des constructions, il faudrait 11 ans (11 x 150 = 1650) pour atteindre ce chiffre ! Et encore, cela supposerait que le nombre moyen d’occupants par logement ne continue pas à baisser. Soyons sérieux : l’invasion annoncée n’est pas pour demain.
Tout se décidera avec les habitants
En revanche, il est important d’accueillir davantage de familles avec des jeunes enfants pour stopper la chute des effectifs scolaires et freiner le vieillissement accéléré de la commune. Or, ces dernières années, les T3, T4 et T5 qui sont sortis de terre ont été occupés majoritairement par des couples âgés : toujours la barrière du prix… Cet enjeu devra être prioritaire pour la nouvelle équipe municipale.
Des idées dès maintenant ? En voici trois.
Crolles compte déjà 24% de logements sociaux et sur les nouveaux programmes, ce chiffre pourrait augmenter.
De même, dans l’écoquartier, la mairie est propriétaire du foncier et peut choisir de le vendre à des prix inférieurs au marché.
Enfin, sur certains programmes, il est possible de mettre en place des critères d’accession qui privilégient les jeunes couples. « Ces questions sont décisives pour l’avenir de la commune, de sa population et de son paysage urbain, souligne Anne-Françoise Hyvrard. Nous ne déciderons rien d’office : nous travaillerons en co-construction avec les Crollois dans le cadre de la révision du Plan local d’urbanisme. »